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FRANCOFOLIES de Abel Carballiño

FRANCOFOLIES de Abel Carballiño

Le blog des mordus de France, de français, de francophonie... Para los locos por Francia, el francés, la francophonie...


Festival de Cannes 2016: Le palmarès.

Publié par Abel Carballiño sur 22 Mai 2016, 22:07pm

Catégories : #cinéma, #CINE:FestivalCannes, #Festival

Palme d'Or 2016

"Moi,  Daniel Blake ",  

le cri de révolte de KEN LOACH

Pour son 18e passage à Cannes, Ken Loach nous propose une radiographie glaciale et d’une infinie pudeur de son Angleterre des laissés-pour-compte. Magistral.

Pour son 18e passage à Cannes, Ken Loach nous propose une radiographie glaciale et d’une infinie pudeur de son Angleterre des laissés-pour-compte. Magistral.

Fatalité sociale

Dan’ a la soixantaine. Une bonhomie toute naturelle. L’œil rieur et le contact facile. Il vit dans un immeuble modeste d’un quartier anglais défavorisé. Un quartier comme oublié.

Dans ce décor de la fatalité sociale, Dan’ tente de continuer, malgré tout. Car, pour la première fois de sa vie, il se voit contraint de faire appel à l’aide sociale à cause d’un problème cardiaque qui l’empêche de travailler, de l’avis de son médecin en tout cas, car l’administration et ses aberrations l’obligent à rechercher un emploi, sous peine de sanction. Un drame kafkaïen aux allures de résurgence d’une époque victorienne pas si lointaine où la pauvreté était combattue par la discipline.

Drame de Ken Loach - Avec Dave Jones et Hayley Squires.

Synopsis : Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au "job center", Daniel va croiser la route de Katie, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d'accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Katie vont tenter de s’entraider…

Le Grand Prix

XAVIER  DOLAN

"Juste la Fin du Monde ",

bouleversant huis clos

 

Le cinéaste québécois se met en danger avec ce nouveau film : adaptation d'une pièce de théâtre, un casting de stars françaises… Pari réussi : la magie Dolan fait son œuvre, une nouvelle fois.

Louis revient dans sa famille après douze ans d'absence. L'objet de sa visite : annoncer sa mort prochaine. Jeune auteur respecté, intellectuel, homosexuel, il a coupé les ponts depuis longtemps. Oh, il n'oublie pas un anniversaire, toujours la carte postale, les deux lignes réglementaires. Et rien d'autre. Mais ça y est, il est là, Louis. Le héros, le disparu.

On l'admire, on l'attend, mais on craint de lui faire honte. On a aussi envie de lui dire ses quatre vérités. Que ça ne se fait pas, tout de même, d'oublier sa mère, son frère et sa sœur. Même si on a du succès, même si la ville vous aspire.

Débute un huis clos pesant, où chacun voudrait dire ce qu'il a sur le cœur. Mais personne ne trouve les mots, pas les bons en tous cas. Louis guette le moment où il pourra annoncer que c'est fini, que c'est sa tournée d'adieux. Eux attendent l'instant où ils pourront déballer leur amertume et leur amour. Alors, chaque échange prend une drôle de tournure, les mots se heurtent, dérapent. Chaque phrase a sa tension propre, chaque réplique peut devenir une lame. Derrière les conversations banales, toutes le vannes sont prêtes à lâcher, tension retenue depuis si longtemps.

En adaptant la pièce de Jean-Luc Lagarce, Xavier Dolan n'a pas choisi la facilité. Le sujet est grave, sans espoir. Il impose le huis clos. Pour le porter, le jeune réalisateur a choisi cinq grands comédiens français, abandonnant pour une fois sa "troupe" et, comme dit, sa "zone de confort". Le résultat est extrêmement convaincant.

 

Gaspard Ulliel est vraiment étonnant, magnifiquement filmé et dirigé. Silencieux, hésitant, troublé, ne parvenant pas à retrouver le rythme de son clan. Face à lui, quatre personnages colorés, très typés : la mère (Nathalie Baye qui retrouve Dolan après "Laurence Anyways"), coupe au carré, trop maquillée, bavarde, un poil vulgaire, elle dissimule bien ses failles. Léa Seydoux est la petite dernière, la sœur que Louis a à peine connue. Le joint n'est jamais loin, la crise de nerfs non plus. Surtout quand c'est le grand frère qui l'asticote. Vincent Cassel est une grande gueule fragile, râleur, cassant et attachant malgré tout. Sa femme est incarnée par une Marion Cotillard qu'on n'a jamais vu dans ce registre. Douce, apaisante, mais tellement peu sûre d'elle. Elle comprend avant les autres, mais elle a tant de mal à trouver les mots justes.

Avec cette équipe au sommet, Dolan construit un film magnifique. Plus sobre qu'à l'accoutumée, il laisse le temps au temps, nous offrant tout de même quelques ruptures de rythme, des flashbacks clippés joliment mis en musique. Ceux qui doutaient de la capacité du Canadien à franchir ce genre d'obstacle, à mettre son talent au service d'autres auteurs, en sont pour leur frais. Une fois de plus, il parvient à nous en mettre plein les yeux. La grande classe.

 

 

 

 

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Prix de la Mise en scène, ex-aequo

OLIVIER ASSAYAS , par  "PERSONAL SHOPPER"

Deux ans après la présentation de "Sils Maria" à Cannes, Olivier Assayas retourne fouler le tapis rouge avec l'actrice Kristen Stewart. Le réalisateur qui multiplie les genres dans ses films s'essaye cette année au fantastique où son héroïne tente de communiquer avec l'esprit de son défunt frère.

 

Film français d’Olivier Assayas - avec Kristen Stewart, Sigrid Bouaziz, Lars Eidinger

Synopsis : Maureen est une jeune américaine à Paris qui s’occupe de la garde-robe d’une célébrité. Elle n’aime pas ce travail mais elle n’a pas trouvé mieux pour payer son séjour en France et attendre que se manifeste l’esprit de son frère jumeau, Lewis, récemment disparu. Un jour, elle commence à recevoir sur son portable d’étranges messages anonymes.

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Prix de la Mise en scène, ex-aequo

 

CRISTIAN MUNGIU , par  "BACCALAUREAT"

 

Palme d'Or à Cannes en 2007 avec "4 mois, 3 semaines, 2 jours", le Roumain Cristian Mungiu revient avec ce film qui dépeint un pays gangréné par la corruption et les petits arrangements. Son personnage principal renonce peu à peu à ses principes pour offrir à sa fille la réussite dont il rêve.

Festival de Cannes 2016: Le palmarès.
Ce n'est peut-être pas le film le plus puissant du grand réalisateur roumain mais il laisse, comme toujours, une forte empreinte. Deux heures durant, Mungiu nous embarque dans le sillage d'un médecin dans une petite ville de Transylvanie. Romeo est revenu en Roumanie après la chute des Ceaucescu, avec l'espoir de changer les choses. Mais il a déchanté. Les vieux dictateurs ne sont plus là, mais le pays continue à fonctionner sur un système parallèle, basé sur le renvoi d'ascenseur, les petits arrangements et les amitiés productives. Chacun le déplore, mais tout le monde s'accomode de cette république des "gens serviables", comprenez "prêts à truquer un résultat, fausser une enquête ou obtenir une greffe d'organe" en échange d'un autre service.

Jusqu'ici, Romeo s'est taillé une réputation d'honnête homme. Pas un incorruptible, n'exagérons rien, mais quelqu'un qui a encore des principes, des scrupules. Mais cette année, l'enjeu est de taille : Eliza, sa fille adorée, doit impérativement obtenir les notes maximales au baccalauréat pour pouvoir aller étudier à l'étranger et bénéficier d'une bourse. La promesse d'une autre vie, loin de cette cité misérable.

A la veille de l'examen, Eliza se fait agresser. Marquée physiquement et psychologiquement, elle ne semble plus en état de tenir ses objectifs. Son père va devoir laisser de côté ses principes et plonger à son tour dans le marécage. Dans un pays où tout s'achète, aucune raison que les examens n'aient pas eux aussi un prix, une valeur marchande.

Romeo Aldea incarne pour Mungiu tous nos petits et grands renoncements. Ce n'est pas un salaud, plutôt un type courageux qui essaie de protéger les siens. Pas un saint, certes, il mène une double-vie, mais tente, tant bien que mal, d'épargner la douleur à ses patients comme à ses proches. Arrivé à la cinquantaine, le voilà qui rejoint le camp des corrompus. Un chemin sans retour, car il y a toujours une addition au bout du trajet.

Drame de Cristian Mungiu – avec Maria Drăguș, Adrian Titieni, Lia Bugnar, Mălina Manovici et Vlad Ivanov – Durée : 2h07


Synopsis : Romeo, médecin dans une petite ville de Transylvanie, a tout mis en œuvre pour que sa fille, Eliza, soit acceptée dans une université anglaise. Il ne reste plus à la jeune fille, très bonne élève, qu’une formalité qui ne devrait pas poser de problème : obtenir son baccalauréat. Mais Eliza se fait agresser et le précieux Sésame semble brutalement hors de portée. Avec lui, c’est toute la vie de Romeo qui est remise en question quand il oublie alors tous les principes qu’il a inculqués à sa fille, entre compromis et compromissions…

 

 

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The Salesmen ( Le Client )

Prix d'interprétation masculine : Shahab Hosseini

Prix du meilleur scénario : ASGHARD  FARHADI

Pour sa deuxième venue à Cannes, Asghar Farhadi nous livre à travers le portrait d’un couple de comédiens, une radiographie saisissante de l’état moral et politique de son pays, l’Iran. Un film coup de poing desservi par une intrigue trop sibylline.

 

Nous suivons Emad et Rana ( Shahab Hosseini et Taraneh Alidoosti), un jeune couple contraint de quitter leur appartement du centre de Téhéran à cause d’importants travaux. Un ami, comédien lui aussi ne tardera pas à leur trouver un nouveau logement.
 

Liberté

Tout se passe bien, au départ, avant que les choses ne se gâtent. En cause, l’appartement dans lequel ils viennent d’emménager. Avant eux, une femme à la vie pour le moins dissolue y habitait. Son passé va ressurgir. Et Emad, comédien et enseignant moderne de verser vers de soudaines préoccupations conservatrices, que filme, sans fard, sans la moindre prétention esthétique, Asghar Farhadi.

Le problème, c’est que l’intrigue qui nous est présentée est bien trop sibylline pour nous emporter totalement. Il n’empêche, subsiste malgré tout la prestation intense et enlevée de deux acteurs habités par un désir de liberté. Un désir contrarié quand il vient entraver la vie qu’on s’était imaginée. 

Drame de Asghar Farhadi - Avec Shahab Hosseini et Taraneh Alidoosti -

Durée : 2h05.


Synopsis : Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d'importants travaux menaçant l'immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire va bouleverser la vie du jeune couple.

 

 

 

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Prix d'Interprétation féminine

Jaclyn JOSE

dans  " MA'  ROSA "

 

Ma' Rosa, un nouveau film choc pour Brillante Mendoza

Festival de Cannes 2016: Le palmarès.

Brillante Mendoza, le chef de file du cinéma philippin indépendant revient sur la croisette, d'où il est reparti en 2009 avec le prix de la mise en scène en 2009, pour "Kinatay", avec une recette qui a fait son succès, le cinéma social coup de poing. C'est encore le cas de ce "Ma' Rosa".

Drame de Brillante Mendoza - Avec Jaclyn Jose, Julio Diaz et Felix Roco.

Synopsis : Rosa et Nestor vivent dans les bidonvilles de Manille avec leurs trois enfants. Ils utilisent leur épicerie comme couverture pour vendre de la méthamphétamine. Une nuit, la police vient les arrêter.

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Prix  du  Jury 

" AMERICAN  HONEY  "

Andrea Arnold

Festival de Cannes 2016: Le palmarès.
La réalisatrice britannique Andrea Arnold revient pour la quatrième fois sur la croisette de Cannes. Avec son nouveau film "American Honey", qui suit les folles aventures d'une adolescente aux Etats-Unis teintées de beuveries et de sexe, la cinéaste pourra peut-être repartir avec un troisième prix cannois. Ce film marque également la première apparition de Sasha Lane au cinéma.

Portrait de cette Amérique du Midwest proposé par Andre Arnold dans "American Honey" qui suit le road trip effréné d’une toute jeune femme, encore naïve, encore trop verte. Elle s’appelle Star. Elle a à peine 18 ans et quitte sa famille dysfonctionnelle pour sillonner cette Amérique "pur sucre" mais "sans rêve". Le parcours initiatique, entre picoles, fumettes, sexe et rock’n roll d’une Sasha Lane en proie aux désirs fugaces et impatients de l’adolescence.

Film américain, britannique d'Andrea Arnold – avec Sasha Lane, Shia LaBeouf, Arielle Holmes


Synopsis : Star, une adolescente, quitte sa famille dysfonctionnelle pour rejoindre une équipe de vente d'abonnements de magazines qui fait du porte à porte à travers le midwest américain. La jeune fille trouve rapidement ses marques dans cette bande de jeunes et adopte rapidement leur style de vie rythmé par des soirées arrosées, des petits méfaits et des histoires d'amour.

 

 

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Divines

caméra d'or Premier Film 

pour  Houda Benyamina

 

 

 

un "film sur la banlieue avec une énergie colossale" selon Edouard Waintrop.

 

Présenté à la Quinzaine et ovationné, “Divines” est un film divin. Du cinéma féministe et explosif.

Présenté à la Quinzaine et ovationné, “Divines” est un film divin. Du cinéma féministe et explosif.

Un mix entre Grace Jones, Tony Montana et Booba

Au cœur de ce film, deux petites grenades ados, Dounia la “bâtarde” d’ascendance rom et Maimouna, sa copine un peu enveloppée. Entre la mosquée qui promet du vent et la société qui promet au mieux des jobs pourris à 1300 par mois, Dounia refuse tout. Elle rêve de maille qui coule à flots, de soleil et de Ferrari, de séjours paradisiaques à Phuket. Comme beaucoup, elle est opprimée par le libéralisme mais rêve de se hisser au sommet de ce système par sa face illégale: bosser pour les dealers, en l’occurrence pour Rebecca, sorte de mix entre Grace Jones, Tony Montana et Booba (avec un clito).

Et puis il y a ce danseur hip hop qui répète dans la salle locale et qui fascine Dounia: elle l’observe secrètement depuis les cintres et on se croirait dans Il était une fois en Amérique, quand le jeune Noodles espionnait Rebecca (tiens, Rebecca, comme la dealeuse) depuis le mur des chiottes. Notre ado éprise de liberté et de révolte est prise dans les feux croisés du pognon et de l’amour, du business et de l’art.

(critique de LES INROCKS)

 

 

 

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Palme d'Or du  Courtmétrage

TIMECODE

par JUANJO GIMÉNEZ

 

Timecode" Un cortometraje de Juanjo Giménez Producido por Nadir Films SL

 

Palme d'Honneur

Jean-Pierre Léaud

 

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