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FRANCOFOLIES de Abel Carballiño

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Le blog des mordus de France, de français, de francophonie... Para los locos por Francia, el francés, la francophonie...


Cinéma: La fille de Brest, une Erin Brockovich française.

Publié par Abel Carballiño sur 17 Novembre 2016, 21:40pm

Catégories : #cinéma, #CINE FRANCES EN ESPAÑA

Cinéma: La fille de Brest, une Erin Brockovich française.
Cinéma: La fille de Brest, une Erin Brockovich française.

La scénariste, actrice et réalisatrice Emmanuelle Bercot a adapté au cinéma l’histoire d’Irène Frachon, la pneumologue qui a révélé le scandale du Mediator. Elle sera présente à l’avant-première du film, « La Fille de Brest », le samedi 17 septembre dans le cadre du Monde Festival.

L’histoire du cinéma est truffée de héros qui nourrissent l’imaginaire du public. Ces personnages extraordinaires qui, par leur volonté, leur courage, parviennent à changer le cours d’une histoire, les producteurs les pistent en permanence. Un article de presse, un sujet entraperçu à la télévision, un livre, une histoire qui déchaîne les passions sur Internet suffisent parfois à enclencher la mise en route d’un film. En 2010, lorsque parut Mediator 150 mg. Combien de morts ? (Editions Dialogues), le livre de la pneumologue Irène Frachon, le déclic fut immédiat. Restait à savoir à qui cette lanceuse d’alerte allait confier l’adaptation de son ouvrage pour le cinéma.


 

Une rencontre déterminante avec Irène Frachon

C’est bien le profil et la détermination de la médecin qui ont décidé la cinéaste : « L’histoire du Mediator devenait le combat d’une femme hors du commun, explique Emmanuelle Bercot. Une femme très naturelle, spontanée, pas du tout politique. Une personne ordinaire à qui est arrivée une histoire extraordinaire. Dotée d’une énergie incroyable, une femme très émotive qui peut passer très vite du rire aux larmes. Avançant sans cesse, quoi qu’il en coûte. » La réalisatrice est donc partante, et ce nom séduit Irène Frachon. « Ma bonne connaissance du milieu médical a dû jouer dans le choix d’Irène. Mon père était chirurgien cardiaque à l’hôpital Lariboisière. Lycéenne, un de mes loisirs préférés du mercredi était d’aller le voir opérer. J’ai toujours été fascinée par l’ambiance des salles d’opération. Je pense qu’Irène a été sensible à ça. »

Restait une question essentielle : à qui confier l’interprétation d’un tel personnage ? « Imaginez le souci, j’écrivais le scénario et je ne voyais aucune actrice française susceptible d’être Irène Frachon », se souvient Emmanuelle Bercot. La solution, c’est Catherine Deneuve qui la trouvera. « Un soir qu’on dînait ensemble - on venait de finir La Tête haute – elle m’a parlé de Sidse Babett Knudsen, l’actrice danoise qui, dans Borgen, interprète la première ministre du Danemark. Comme je ne connaissais ni l’actrice ni la série, je me suis précipitée dessus dès le lendemain. » Ensuite, tout va très vite. Rencontrée à Copenhague, Sidse Babett Knudsen accepte immédiatement le rôle. Quant à Irène Frachon, ce choix l’enthousiasme. « Je ne le savais pas, mais c’est une fan de Borgen. Etre incarnée par Sidse relevait pour elle du rêve absolu. »

Un « Erin Brockovich » à la française

Si vous ne venez pas au Monde Festival, où le film sera donné en avant-première, il vous faudra attendre le 29 novembre pour découvrir La Fille de Brest dans les salles de cinéma. C’est un film d’une grande force, qui fait penser à Erin Brockovich, de Steven Soderbergh. Et Sidse Babett Knudsen n’a pas à rougir de la comparaison avec la grande Julia Roberts. L’aspect documentaire de La Fille de Brest est, lui aussi, remarquable. Très juste d’un point de vue factuel, le film recèle deux séquences d’anthologie, une opération à cœur ouvert et une autopsie comme on n’en a sans doute jamais vu au cinéma. « De manière à ce que le spectateur puisse ressentir, presque physiquement, ce que le Mediator a provoqué chez certains patients, il était essentiel de montrer avec précision les ravages organiques causés par cette molécule », explique Emmanuelle Bercot.

Reste Irène Frachon, ou plutôt la vision qu’en donne Sidse Babett Knudsen. « Un médecin qui n’a jamais cherché à faire carrière mais qui, de l’avis général, est une excellente praticienne, analyse Emmanuelle Bercot. Si cette femme a réussi à aller au bout de son combat, c’est avant tout, je crois, du fait de son immense empathie pour les victimes. Et aussi de sa déontologie. Au fond, je dirais d’Irène Frachon qu’elle est une Juste. Une pure. Dans sa grande candeur, elle ne voit pas le mal. Elle n’est médecin que pour accompagner et soigner les gens. »

 

source: Le Monde

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