Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

FRANCOFOLIES de Abel Carballiño

FRANCOFOLIES de Abel Carballiño

Le blog des mordus de France, de français, de francophonie... Para los locos por Francia, el francés, la francophonie...


Cannes 2011: "LA CONQUÊTE" , biopic sur SARKOZY et son ascension au pouvoir, hors compétition

Publié par Abel Carballiño sur 18 Mai 2011, 11:16am

Catégories : #CINE:FestivalCannes

 

índice

La première affiche de La conquête rappelle un autre poster de film politique, et ce n'est pas une coïncidence !

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

XAVIER DURRINGUER PRÉSENTE SON FILM





 

Le 18 mai prochain sortira La conquête , un film de Xavier Durringer revenant sur l'ascension de Nicolas Sarkozy. C'est Denis Podalydès qui incarne le futur Président de la République, dans ce film qui sera projeté à Cannes, hors compétition.

 

images1

 

índice2  índice3


Laconquete.jpgDenis Podalydès à Cannes

 

 

Europe 1 vient de révéler la première affiche du film. On y voit un petit homme en costume sombre et talonnettes, juché sur un grand tabouret. Même si on ne voit pas son visage, on comprend facilement de qui il s'agit. L'affiche est signée par Creative Partnership, l'agence qui avait déjà créé celle d' In the loop , un autre film politique suivant les tractations diplomatiques entre les Etats-Unis et l'Angleterre avant d'envahir l'Irak.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En plus de cette exclusivité, Europe 1 a interviewé Patrick Rotman, le scénariste du film. Voici la vidéo :



     

Pourquoi Nicolas Sarkozy n'a “pas envie de voir ‘La Conquête’”???

Présenté à Cannes, hors compétition, mercredi 18 mai, “La Conquête”, de Xavier Durringer, raconte l'irrésistible ascension de Nicolas Sarkozy vers le pouvoir. C'est surtout, selon le synopsis, “l'histoire d'un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme”. Le président de la République ne souhaite pas voir le film. Il a expliqué pourquoi à Fabienne Pascaud.


nicolas-sarkozy-n-a-pas-envie-de-voir-la-conquete-M53132.jpg
Nicolas Sarkozy et son double, Denis Podalydès.
Photos : Thierry Dauwe (CC) et Jean-François Robert pour Télérama, avec une image d'Emilie de La Hosseraye/Mandarin Gaumont



« Je n'ai décidément pas envie de voir La Conquête. En général, je ne lis pas ce qu'on écrit sur moi. Parce que je ne suis jamais content. Si c'est critique, je trouve ça injuste ; si c'est laudateur, ça ne l'est jamais assez... Alors, est-ce la peine ?


J'ai un principe : respecter la liberté de création. On s'attendait par exemple à ce que j'essaie de m'opposer à ce que La Conquête aille à Cannes, ou encore à ce que je veuille voir le film avant la projection pour contrôler ce qui s'y dit. Pas du tout ! J'aime trop le cinéma pour me plaindre, même si le film ne me plaisait pas ou me faisait du mal. De toute façon, ça servirait à quoi ? Mieux vaut une bonne psychanalyse pour accepter son image que voir son intimité mise en scène, non ? Et ne me parlez pas de films anglais récents sur des personnages politiques vivants, tels ceux de Stephen Frears sur Tony Blair ou Gordon Brown : ils ne s'attaquaient pas à leur vie privée, comme on me dit que c'est ici le cas. Et sans avoir fait pour moi la moindre enquête préliminaire... Comme vous le savez, mon existence a changé depuis cette période, c'est aussi par respect pour ma femme, Carla, que je ne verrai pas ce film. Pour protéger ma santé mentale, enfin. Le narcissisme n'est jamais la bonne solution, et trop de narcissisme rend fou.

J'ai juste vu Denis Podalydès, qui m'avait écrit une très longue lettre, une fois le film fini. Je l'ai appelé pour l'en remercier. Nous nous sommes rencontrés. J'ai été étonné en le voyant qu'il puisse m'incarner à l'écran, il semblait si fragile ! Mais la magie du cinéma… Et le talent du comédien…

source: Premiere.fr /  Culturebox
LA CRITIQUE : Par Sophie Benamon (Studio Ciné Live)
UNE  COMÉDIE  MORDANTE

Pari tenu pour La conquête. Les petites phrases sont devenues des répliques de cinéma hilarantes. Avec un Podalydès hallucinant.

Personne n'imaginait ce film possible et pourtant Xavier Durringer l'a fait, et bien fait. La première impression de La conquête c'est d'abord celle d'une magistrale performance d'acteur, celle de Denis Podalydès. On regrette pour cela que le film ne soit pas en compétition pour permettre ? l'acteur de remporter haut la main le Prix d'interprétation. Dés qu'il apparaît, de dos, avec une démarche légèrement claudiquante, silencieux, Denis Podalydès impose son Sarkozy. Comme Bourvil imposait dans le Cercle Rouge son premier personnage grave sans prononcer un mot dans les premières minutes du film de Melville. Le travail de l'acteur sur la voix, le débit, la gestuelle du président est impressionnant. Ce serait faux pour autant de dire que La conquête est un film d'imitation. C'est par cette direction d'acteurs que Xavier Durringer donne le ton de son film : le réalisme. 

Car La conquête, c'est le récit exact de cinq ans de vie politique (2002 - 2007) pendant lesquels Chirac, Villepin et Sarkozy ne vont rien s'épargner. Patrick Rotman, le scénariste (lire notre interview), est très bien documenté, et ça se sent. On y retrouve les grandes dates du quinquennat: le réfrendum pour l'Europe, le remplacement de Raffarin par Villepin, les sorties du ministre de l'intérieur Sarkozy, la prise de l'UMP par Sarkozy, l'affaire Clearstream... Mais on y découvre surtout la stratégie du futur président pour remporter l'élection, sa manière de faire des choix politiques avec les sondages, de récupérer les voix du F.N. En ce sens, La conquête est le premier film à décrypter ce qu'est réellement une campagne présidentielle : une succession de promesses non tenues et d'actions opportunistes pour glaner une à une les voix. De réelle ambition pour la France? On n'en voit pas. 

Et comme pour souligner l'aspect "spectacle" de la politique, Xavier Durringer donne à ses protagonistes des répliques de "stand-up". La plupart ont été réellement prononcées. Ce sont des verbatim recueillis par les uns et les autres. Les plus drôles étant les scuds que s'échangent Villepin et Sarkozy lors de leurs déjeuners réguliers (rapportés par Bruno Le Maire dans Des hommes d'Etat). Le registre de langue est souvent très violent. Du coup, on rit beaucoup de ces duels à mort avec les mots. Et pour nous rappeler encore d'avantage que nous sommes les témoins d'un show burlesque, Durringer a commandé à Nicola Piovani une musique de cirque épatante. 

Enfin, le dernier aspect du film, c'est la vie privée de Nicolas Sarkozy. On y voit le futur président se faire larguer par sa femme, on vit sa souffrance et ses efforts pour la faire revenir. Les événements nous sont familiers bien sûr, mais le seul fait de les montrer au cinéma est incroyable. Jamais auparavant, un cinéaste n'avait osé évoquer ce genre de sujet. C'est ça la vraie nouveauté du film. Après La conquête, on ne pourra plus dire que les Français protègent la vie privée de leurs hommes politiques.

 

 

Commenter cet article

Nous sommes sociaux !

Articles récents